Journée printanière

Table ronde : les inégalités sociales par-delà la crise

Événement en présentiel

*Cet événement en présentiel est limité à 45 personnes. Nous offrirons un petit goûter aux personnes inscrites à l’événement. Nous vous demandons svp d’être présentes si vous complétez la fiche d’inscription.*

*La tenue de l’activité est assujettie à tous changements en lien avec les règles sanitaires en vigueur.*

On le sait tellement que l’on risque d’étouffer à le dire ou à le lire de nouveau : le monde traverse, depuis le début de l’année 2020, une crise sanitaire de telle ampleur qu’elle nous oblige à revoir jusqu’à nos manières de nous déplacer, de nous saluer, d’interagir, autrement dit de tisser les liens sociaux. Si cette crise est sanitaire, elle est donc aussi pleinement sociale. Elle l’est d’ailleurs à ce point que ses conséquences sur les inégalités sociales sont devenues l’un des thèmes récurrents des débats publics qu’elle occasionne. Rien de neuf cependant a priori : si la crise sanitaire a bien un lien avec les inégalités sociales, elle les aurait au mieux révélées, au pire exacerbées. On en vient alors à douter de la pertinence du terme même de crise, si ce qui se déploie sous nos yeux relève d’un état du monde qui précède, et de loin, l’introduction du SARS-CoV-2 dans nos vies quotidiennes.  

Nous proposons de partir de ces simples constats pour concevoir une série d’activités, entre le 18 mai et le 20 juin 2022, qui interrogerait les inégalités sociales par-delà la crise. Il s’agirait, autrement dit, de partir de la crise sanitaire pour ne surtout pas s’y arrêter et penser plus loin qu’elle, dans le passé comme dans l’avenir. Trois points nous paraissent, de ce point de vue, mériter toute notre attention. L’ensemble restant cependant très ouvert, toute autre piste est évidemment la bienvenue :  

  • Quelles continuités la crise sanitaire révèle-t-elle ou exacerbe-t-elle ? On peut penser, on l’a dit plus haut, aux inégalités sociales sous l’ensemble des rapports sociaux à travers lesquels elles se manifestent : rapports sociaux de classe, de genre, de race, d’âge, d’orientation sexuelle, etc. On peut penser aussi à l’état du réseau de la santé et des services sociaux, tant la maitrise de l’épidémie se confond, on l’oublie trop souvent, avec la gestion des ressources dont on dispose pour y faire face. 
  • Quelles autres crises la crise sanitaire nous invite-t-elle à penser ? Si l’on a parlé plus haut de la crise sanitaire comme crise sociale, on ne peut pas passer outre les préoccupations et réflexions sur la crise écologique (et indissociablement économique) qui traverse, bouleverse et fragmente nos sociétés de façon peut-être moins visible mais certainement plus durable. Les alertes sont assez nombreuses sur l’état de la planète et ses conséquences de longue durée sur les inégalités sociales pour que l’on y prête une attention soutenue. 
  • Quelles pratiques alternatives la crise sanitaire nous conduit-elle à mettre en évidence pour imaginer le monde d’après, que l’on espère pouvoir dire un jour post-pandémique ? Si la crise sanitaire révèle un état du monde et de ses inégalités qu’il faut pouvoir analyser, décrypter et critiquer, elle a aussi constitué l’occasion d’un ensemble d’initiatives destiné à faire face à cet état du monde, et à lui résister pour produire l’égalité. Il nous faut donc documenter ces initiatives et les placer au cœur de nos échanges, pour dépasser les sombres constats de nos crises et prendre appui sur les forces créatrices qui nous donneront peut-être l’espoir de pouvoir un jour les surmonter.  

Nous échangerons autour de ces questions avec Ryoa Chung, Sue-Ann MacDonald, Laurence Monnais et le public présent. L’échange sera animé par Nicolas Sallée.

18 mai 202211:30 à 13:00

Café théâtre Sainte-Catherine
264, rue Sainte-Catherine Est
Ryoa Chung
Professeure de philosophie, Université de Montréal
Sue-Ann MacDonald
Professeure, travail social, Université de Montréal
Laurence Monnais
Professeure en histoire, Université de Montréal
Nicolas Sallée
Directeur scientifique du CREMIS, professeur, sociologie, Université de Montréal