Vue d’ensemble de la recherche

Vous vous intéressez à la recherche?

De 2009 à 2014, le programme Bien dans mes baskets (BdmB) a fait l’objet d’une évaluation formative et sommative menée par l’équipe de recherche de Suzanne Laberge, professeure au Département de kinésiologie de l’Université de Montréal et chercheure associée au CREMIS du CSSS Jeanne-Mance.

Cette recherche comportait deux types d’évaluation, soit une évaluation formative et une évaluation sommative. Les objectifs de l’évaluation formative étaient de cerner:

  • Les éléments fondamentaux du programme BdmB qui contribuent au développement des habiletés de vie chez les athlètes-étudiant-es;
  • Les éléments fondamentaux du programme BdmB qui contribuent au développement du sentiment d’appartenance au programme et à l’école, de même qu’à la persévérance scolaire;
  • Les éléments fondamentaux du programme BdmB qui contribuent au développement de l’empowerment chez les athlètes-étudiantes;
  • Les facteurs qui contribuent ou freinent le transfert des habiletés de vie développées au cours des expériences vécues dans le programme.
  • Les interventions des entraineur-es-intervenant-es auprès des athlètes-étudiant-es en vue d’atteindre les objectifs du programme;
  • Les facteurs facilitants et les freins perçus par les entraineur-es-intervenant-es dans le cadre de leurs activités;
  • Les points forts du programme et les améliorations potentielles perçues par les entraineur-es-intervenant-es ainsi que leur besoin en termes de formations additionnelles.

L’objectif de l’évaluation sommative était de vérifier dans quelle mesure le programme BdmB a un impact significatif sur ses athlètes-étudiant-es au plan du développement de leurs habiletés de vie et au plan du sentiment d’appartenance au programme et à l’école, et ce, par comparaison aux élèves de l’école inscrit-es dans une pratique sportive organisée mais sans intervention psychosociale, ou par comparaison aux élèves non-inscrit-es dans une pratique sportive organisée et sans intervention psychosociale.

Plus récemment, une recherche a été réalisée par deux chercheur-es universitaires de l’École de travail social de l’Université de Québec et membres du CREMIS. Audrey Gonin et Jacques Hébert ont collaboré avec Martin Dusseault afin de dégager les principales composantes pouvant expliquer la popularité de ce programme auprès des jeunes, ainsi que sa pertinence sur le plan psychosocial. Un article portant sur l’origine et le fonctionnement du programme ainsi que sur une analyse des moyens d’intervention a été publié dans la Revue Interventions en 2015. L’article présentait également les axes d’intervention sur lesquels le programme repose.

Faits saillants de la recherche

La pratique sportive ne mène pas automatiquement au développement d’habiletés de vie. Plusieurs auteurs rappellent que les expériences vécues lors de la participation à des équipes sportives ne sont pas nécessairement positives et que le sport peut contribuer au développement à la fois d’habiletés pro-sociales et anti-sociales chez les jeunes dépendamment des expériences qu’ils ont vécues dans le contexte sportif.

Les recherches démontrent la nécessité de maintenir un équilibre entre la performance sportive et le développement psychosocial.

Plusieurs participant-es ont évoqué l’importance de servir de modèles positifs et de fournir du soutien social auprès de la nouvelle génération à travers leur implication (après leur sortie du secondaire) dans le programme à titre d’assistant-e-entraineur-e. BdmB contribue non seulement au développement psychosocial individuel mais également à la création d’un groupe d’appartenance.

Ce projet de recherche a permis de réitérer le fait que le transfert des habiletés de vie ciblées par le programme à d’autres domaines d’activités ne va pas de soi. Les résultats illustrent la nécessité d’accompagner les jeunes afin qu’ils puissent maximiser les apprentissages vécus dans le programme et surtout les aider à faire des liens entre ces apprentissages et leur projet de vie à plus long terme.

Les différentes recensions d’écrits effectuées dans le cadre de cette recherche ont permis d’en apprendre plus sur les pratiques des intervenant-es impliqué-es dans le milieu du sport à l’école. Lorsqu’un-e adolescent-e éprouve des difficultés à l’école, il semble que les pratiques courantes tendent à lui retirer le privilège de faire son sport. Ces constats posés, les résultats suggèrent que la pratique sportive peut être une source de motivation à l’école et que le maintien de celle-ci peut être un levier important pour mobiliser les jeunes.

Plusieurs auteurs se sont penché-es sur les retombées que la pratique sportive peut avoir chez les filles. Des auteurs suggèrent que le sport peut permettre de développer des habiletés reliées au travail en équipe, à la gestion de la pression, du stress et de la compétition. Bien que ce type de retombées puisse également s’observer chez les garçons, la pratique sportive permettrait de répondre à des problématiques plus particulièrement vécues chez les filles. Les chercheur-es rapportent une association entre la pratique sportive chez les filles et le gain de la confiance en soi, ainsi qu’une meilleure assurance et perception de soi, de ses habiletés et de ses capacités.

Que reste-t-il à apprendre? Des études ultérieures impliquant un plus grand nombre de participant-es et sur une plus longue période de temps seraient nécessaires pour mettre davantage en lumière l’efficacité de l’intervention psychosociale dans un contexte sportif comparativement à des interventions psychosociales traditionnelles ou des programmes sports-études. Des recherches plus spécifiques au travail social seraient également pertinentes, notamment en ce qui a trait à l’intervention de groupe. Pour en savoir plus :